Seuls des analytes qui arrivent à l'entrée de colonne à l'état de gaz doivent être injectés (c'est fondamental !!).
C'est pourquoi on injecte l'échantillon dans une chambre d'injection portée à une température telle que la volatilisation
des analytes qui vont rentrer dans la colonne soit totale et immédiate. La température de la chambre d'injection est donc, par principe,
toujours supérieure à celle de la colonne. (Tout ce qui n’est pas volatilisé dans la chambre d’injection ne rentrera pas dans la colonne se déposera sur sa paroi).
L'analyse GC exige ainsi que les analytes à séparer dans l'échantillon soient volatilisables à des températures qui ne les dégradent pas.
Ceci exclut l'analyse par GC des composés qui sont détruits par les hautes températures avant toute vaporisation.
Les injections sont manuelles ou automatisées, en résumé :
L'injection est réalisée dans la chambre d'injection-vaporisation en perforant un opercule étanche.
La volatilisation de tous les composés à chromatographier doit y être immédiate. D'une façon générale, le volume exact injecté dans la colonne n'est pas exactement
connu et l’utilisation d’étalons internes s’impose pour les analyses quantitatives.
Le gaz vecteur qui accède au système via la chambre de vaporisation va faire entrer les analytes (à l’état vapeur) dans la colonne.
Comme les volumes à injecter devraient être souvent minuscules, on travaille souvent en mode dit "split" (split=division en anglais) : seule une fraction du volume injecté est dirigé dans la colonne.
Par exemple un split de 1:50 signifie que
1/50 du volume injecté dans la chambre de vaporisation est envoyé dans la colonne.
L'analyse quantitative exige l'utilisation d'étalon(s) interne(s) (voir chapitre sur les analyses quantitatives en chromatographie).
Si l'échantillon contient, en plus des composés volatils à analyser, des composés totalement non volatilisables aux températures de l'analyse,
ceux-ci vont se déposer le long du "liner" (sa paroi) de l'injecteur et l'encrasser.
On peut facilement démonter et nettoyer sur tous les appareils.
Lorsque les analytes qu'on désire chromatographier ne sont pas volatilisables (cas des molécules dégradées avant volatilisation ou cas de colonnes ne supportant
pas les températures théoriques qui seraient nécessaires), il faut envisager une analyse après dérivation :
il s'agit de "transformer" les analytes en dérivés volatilisables stables. Exemples : les oses ne sont pas volatilisables
et donc sont a priori non analysables par GC. Cependant, les oses peuvent être réduits par traitement chimique en leurs polyols
correspondants puis acétylés. Les dérivés ainsi obtenus sont volatilisables, analysables en GC.
Autre exemple, la méthylation des acides gras à longues chaînes les rend volatils et facilement analysables en GC.