Sous l'effet de la température (quand elle s'élève), la structure tridimensionnelle protéique native est perdue (vers les formes en pelotes statistiques (random coil) avec tendance à la formation d'agrégats). Ainsi dénaturé, l'enzyme perd son activité. Dans des conditions standards de laboratoire (donc pas toujours ...), la dénaturation/inactivation thermique peut être considérée comme irréversible.
Dans une certaine limite de températures pas trop élevées (qui dépend de la nature de l'enzyme étudiée), le phénomène d'inactivation thermique suit assez souvent (pas toujours !!) une cinétique de
premier ordre.
Soit [Eactive] la concentration en enzyme native active et [Einact] la concentration en formes dénaturées inactives à un instant t. Une modélisation de
cinétique de premier ordre avec une constante de dénaturation kd (positive par convention) s'écrit :
\( E_{active} \xrightarrow {k_d} E_{inact} \)
D'où : \( \frac {d[E_{active}]}{dt} = -k_d [E_{active}] \)
Soit : \( \frac {d[E_{active}]}{[E_{active}]} = -k_d ~dt \)
Qui s'intègre en : \( [E_{active~à~t}] = [E_{active~à~t=0}] e^{-k_d ~t} \)
Qui se linéarise en : \( Ln \left( [E_{active~à~t}] \right) = Ln \left( [E_{active~à~t=0}] \right) ~ -k_d ~t \)
D'où les 2 représentations graphiques :
On mesure une cinétique d'inactivation thermique selon l'organigramme suivant :
Et on trace les résultats et on teste le modèle de cinétique du premier ordre...
On va obtenir des résultats du genre:
Un résultat finalement assez banal : plus la température est élevée plus la dénaturation est rapide.