2. Etude de cas. Le glucose comme source de C et d'énergie lors d'une culture simple d'un microorganisme chimioorganotrophe en bioréacteur batch agité non renouvelé

2.1 Données expérimentales et détermination des vitesses et vitesses spécifiques

Soit par exemple une culture discontinue (en batch) ayant donné les mesures proposées par les 3 colonnes "bleues" puis les valeurs calculées approchés proposées par les colonnes "jaunes" :

Temps t (h)

biomasse X
[X] en g/L

[glucose]
[S] en g/L

Calcul approché de
rX en g.L-1.h-1

Calcul approché de
rS en g.L-1.h-1

D'où la détermination de
µ=rX/[X] en h.-1

D'où la détermination de
rS/[X] en g de S . g-1 de X .h-1

0

0.100

40

 

 

1

0.134

39.93

(0,180-0,100)/2=0,040

(40,00-39,83)/2=0,085

=0,040/0,134=0,298

=0,085/0,134=0,634

2

0,180

39,83

0,054

0,115

0,300

0,639

3

0,241

39,70

0,072

0,165

0,299

0,687

4

0,373

39,50

0,096

0,200

0,297

0,619

5

0,433

39,30

0,129

0,265

0,298

0,612

6

0,581

38,97

0,172

0,400

0,296

0,688

7

0,778

38,50

0,230

0,485

0,296

0,623

8

1,040

38,00

0,311

0,650

0,299

0,625

9

1,400

37,20

0,415

0,900

0,296

0,643

10

1,870

36,20

0,550

1,200

0,294

0,642

11

2,500

34,80

0,740

1,650

0,296

0,660

12

3,350

32,90

0,995

2,150

0,297

0,642

13

4,490

30,50

1,325

2,850

0,295

0,635

14

6,00

27,20

1,755

3,850

0,293

0,642

15

8,00

22,80

2,350

5,050

0,294

0,631

16

10,70

17,10

3,050

6,600

0,285

0,617

17

14,1

9,60

3,600

7,995

0,255

0,567

18

17,9

1,11

2,100

4,800

0,117

0,268

19

18,3

0,00

0,200

1,055

0,011

0,058

20

18,3

0,00

 

 

le "x" du y=ax+b

le "y" du y=ax+b

le tableau ci-dessus a été obtenu en adaptant partiellement la présentation de données figurant dans le chapitre fermentation modelling de Sinclair C. G., Cantero D. 1990. In: Fermentation a practical approach. Eds.: McNeil B., Harvey L. M.; IRL PRESS at Oxford University Press, New York, pp. 65-112.

2.2 Composition élémentaire de la biomasse et rendement limite stoechiométrique

On suppose que la composition élémentaire de la biomasse est CH1,9O0,4N0,28P0,02 plus 4% de la masse sous forme de minéraux.. On a vu alors au paragraphe 1 que le rendement stoechiométrique de conversion du glucose en biomasse est de 0,87 g de biomasse g-1 de glucose. Le glucose n'étant pas que source de C mais aussi source d'énergie les rendements pratiques seront donc très inférieurs à  cette valeur 0,87.

On peut illustrer avec le rendement global de conversion du glucose en biomasse sur la durée de 19 h de culture qui conduit à  son épuisement, YX/S global = (18,3-0,1)/(40-0) = 0,46 g de biomasse g-1 de glucose. E‰videmment bien loin de 0,87.

2.3 Modèle de consommation du glucose

On reprend le modèle de base exposé au paragraphe 1.

modelesconsoprodx_1_f2 (20K)

Si Y'X/S et mS sont constants en cours de culture (ce qui ne paraît pas être une hypothèse physiologiquement ridicule) on devrait obtenir une droite en testant le graphe rS/[X]=f(rX/[X]). On utilise les données du tableau du § 2.1 et on obtient :

modelesconsoprodx_2_f3 (84K)

Il s'agit de bien comprendre la signification des résultats obtenus. mS=0,035 g glucose g-1 biomasse h-1 signifie que la maintenance d'un g de biomasse consomme 0,035 g de glucose par h. Le glucose étant dans l'exemple proposé source de C et d'énergie, il faut bien comprendre que ce terme de maintenance englobe 2 postes, l'énergie pour la maintenance et la consommation de C pour la maintenance, c'est à  dire pour le renouvellement physiologique de la matière vivante en dehors de toute croissance. Y'X/S = 0,5 g de biomasse g-1 de glucose signifie qu'avec 1 g de glucose, les cellules peuvent créer 0,5 g de biomasse "neuve". La  aussi le glucose est utilisé comme source de C et d'énergie.

 

On peut aussi reprendre ici la réflexion vue au paragraphe 1 concernant la comparaison rendement mesuré in vivo et rendement stoechiométrique. la voici :

De la composition cellulaire élémentaire déterminée égale à  CH1,9O0,4N0,28P0,02 plus 4% de la masse sous forme de minéraux, on avait déduit que ce "potentiel stoechiométrique" correspondait à  un rendement stoechiométrique de conversion de S en X de de 156/180 = 0,87 de biomasse g-1 de glucose.

La valeur 0,87 est le résultat d'un calcul stoechiométrique limite qui fait comme si tout le C du glucose se retrouvait en biomasse et qui ne conçoit donc le glucose que comme source de C et qui suppose l'intégration du C du glucose en biomasse sans aucune perte. Ceci est évidemment inexact in vivo puisque le glucose est notamment source d'énergie. Il y a donc un écart entre le rendement stoechiométrique calculé et le rendement réel biologique qu'on a pu mesurer. On a mesuré un rendement réel pour la croissance Y'X/S = 0,5 g de biomasse g-1 de glucose pendant la croissance.

On en déduit que 0,5/0,87 = 57% du glucose consommé lors la croissance l'est comme source de C (C retrouvé dans la biomasse créée) alors que 43 % n'est pas retrouvé dans la biomasse mais a essentiellement servi de source d'énergie.




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